Quel test de double tâche pour évaluer la marche ?

Lundin-Olsson et coll. en 1997 ont montré l'intérêt d'une épreuve simple, le walking talking test dans la prédiction du risque de chute. Les auteurs de ce travail avaient démontré que les patients « chuteurs » présentaient une interruption de la marche quand on leur posait une question. Depuis cette publication princeps, de nombreux auteurs ont essayé de quantifier ce test et d'identifier les fonctions cognitives mises en jeu. Cependant, les résultats varient selon les procédures utilisées. J. Verghese (New York) a comparé l'impact sur la marche de 2 consignes différentes (se concentrer sur la tâche cognitive uniquement et se concentrer sur la marche et sur la tâche cognitive). La marche s'effectuait sur un tapis de marche (Gaitrite) permettant la quantification précise des pas. La tâche cognitive consistait à réciter l'alphabet, uniquement une lettre sur 2. La vitesse et la cadence étaient plus faibles lorsque les personnes réalisaient le test en se concentrant sur la récitation de l'alphabet. Le nombre d'erreurs était identique dans les deux épreuves. Ce travail met en exergue l'importance de la consigne lors de la réalisation de ce type de test. La marche simple nécessite peu de ressources attentionnelles. En situation de tâche multiple, le sujet âgé a tendance à privilégier l'équilibre postural. Il n'est pas rare que les chutes surviennent dans ce contexte. L'influence d'une tâche cognitive peut d'ailleurs être testée dans d'autres tests comme le Timed Up Go test. Au cours de ce congrès, plusieurs communications ont ainsi montré la nette corrélation entre les difficultés de la marche et des perturbations des fonctions exécutives chez le sujet âgé, le patient Alzheimer, Parkinsonien, et même, en cas de sclérose en plaques. L'évaluation des fonctions exécutives est donc essentielle devant un trouble de la marche.