Alzheimer et Démences
Publié le 11 jan 2011Lecture 3 min
Intérêt des Centres Mémoire chez les personnes âgées
L. HUGONOT-DIENER, Consultation Mémoire, Hôpital Broca-APHP Paris, CMMR Paris Sud
Les Centres Mémoire permettent de dépister les pathologies neurodégénératives ou de rassurer devant une plainte (de mémoire ou de troubles du comportement) du sujet, ou de son entourage. L’âge est un facteur de risque important pour être atteint d’une pathologie de ce type, qui, si elle est reconnue et en complément de l’action du médecin généraliste, permet de prévenir certaines situations à risque, de traiter et de prendre en charge au moins tous les 6 mois, ces sujets et leurs familles et ceci quels que soient l’âge et le stade de la maladie. Il existe des recommandations récentes de la HAS (2008) qui en donnent les grandes lignes.
Centres Mémoire Les Consultations Mémoire ont été labellisées depuis 10 ans en Consultation Mémoire de Proximité (CMP) et sont rattachées selon leur situation géographique à un CMRR (Centre de Mémoire de Recherche et de Ressource). Pour être labellisées, ces Consultations Mémoire doivent répondre à un certain cahier des charges, garantissant une équipe pluridisciplinaire et un plateau technique suffisant. Ce label a été donné dans un des plans Alzheimer. Ces consultations sont bien sûr l’outil expert pour dépister ces pathologies, les suivre et les traiter. L’histoire naturelle de la maladie d’Alzheimer (MA) est maintenant mieux connue, grâce aux grandes études épidémiologiques (PAQUID, Framingham, Rotterdam, the Nurses’ health study, etc.) et aux résultats d’études de prévention ayant suivi des populations au long cours. Le déclin cognitif est un continuum commençant 20 à 15 ans avant le diagnostic éventuel de MA. Pour porter le diagnostic selon les critères actuels, il faut un déclin cognitif progressif touchant plusieurs domaines cognitifs et ayant un retentissement dans les actes de la vie quotidienne. Le premier signe est une plainte de mémoire Certains (B. Reisberg) ont appelé cela le trouble cognitif subjectif ou SCI (Subjective cognitive impairment). Le patient sait qu’il n’a plus les mêmes performances qu’avant, qu’il reste dans les normes des tests, mais continue à se plaindre. Selon H. Amieva et coll., un premier déclin cognitif est décelable par certains tests 12 ans avant sur des performances de mémoire sémantique (test de fluence verbale ou test d’Isaac) et sur le score de dépression. Deux ans après, un déficit plus global s’installe (MCI hippocampique ou multiples domaines), avec une augmentation de la plainte de mémoire et de la dépression. Deux ans plus tard, en conséquence de cette baisse cognitive, le sujet devient légèrement dépendant pour les activités les plus élaborées de la vie quotidienne. Les 3 dernières années sont marquées par une aggravation jusqu’à ce que le sujet remplisse les critères diagnostiques de MA. Qui faut-il suivre et à qui proposer un bilan mémoire ? Tous ceux qui se plaignent. C’est, en effet, le suivi au long cours d’un sujet qui permet de déceler un déclin. Le médecin généraliste devrait suivre ses patients qui se plaignent en quantifiant leur plainte. L’aggravation de la plainte est un signe d’alerte : il faut alors faire un MMS, une évaluation de la fluence verbale (set test) ou adresser le sujet dont la plainte s’aggrave en Consultation Mémoire pour avoir un bilan initial. La dépression n’est pas un critère excluant une évolution vers une MA, bien au contraire. Le questionnaire de risque Après un test ou un bilan mémoire, les médecins généralistes doivent rassurer leurs patients, surtout les moins de 70 ans, et selon le score total de risque obtenu. Les patients doivent être suivis et revus dans un délai d’un an : une ordonnance de prévention est à prescrire pour corriger les risques existants.
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