Publié le 10 mai 2006Lecture 3 min
JNLF. « Où suis-je, où vais-je ? »
Dr Chistian Geny
JNLF - Toulouse. Chaque année aux JNLF, le moment le plus attendu est celui de la conférence plénière tenue par un ténor des neurosciences. A Toulouse, le Professeur Berthoz du collège de France nous a exposé les fruits de plusieurs années de recherche sur les bases cérébrales de la mémoire spatiale.
De nombreux systèmes cérébraux interviennent dans la mémoire des trajets. Ainsi si on demande à un sujet sain de pointer un espace proche, il existera en PET scan une activation d'aires cérébrales différentes de celles mises en jeu dans une tâche de pointage d'un espace lointain. Deux stratégies peuvent être individualisées dans la mémoire des trajets. La stratégie de « route » met en jeu une mémoire égocentrique ou topokinesthésique dans laquelle les repères utilisés sont ceux du mouvement de son propre corps. La stratégie de « survol », appelée mémoire allocentrique ou topographique, permet de se situer dans un espace comme sur une carte. Les corrélats anatomiques de ces stratégies ont fait l'objet de nombreux travaux. La mémoire égocentrique fait intervenir un système pariétofrontal tandis que la mémoire allocentrique implique le gyrus parahippocampique (cortex temporal). Il existe une différence dans l'utilisation des stratégies en fonction des sexes. Le sexe féminin utilise plus volontiers les stratégies de route, sous influence menstruelle, tandis que les individus de sexe masculin privilégient les stratégies de survol qui seraient à mettre en rapport avec leur activité primitive de « chasseur » ayant besoin de repères extérieurs pour trouver son gibier. Les méthodes utilisées pour identifier les bases neurales consistent à effectuer de l'imagerie fonctionnelle cérébrale aux cours de tâches de déplacement dans un espace virtuel (casque avec imagerie visuelle). Le Professeur Berthoz a également exposé les données de l'exploration électrophysiologique effectuée au décours de la chirurgie de l'épilepsie (Dr Kahane, Grenoble). Grâce à ces techniques, il a été possible d'identifier le cortex vestibulaire au niveau de la région temporopérisylvienne, structure corticale dont la stimulation électrique entraîne des symptômes vertigineux. D'autres travaux ont pu identifier des neurones de l'orientation statique de la tête au niveau du noyau antérodorsal thalamus. Toute cette neuroanatomie peut sembler très éloignée de notre pratique mais elle devrait nous permettre de redécouvrir une sémiologie de l'espace et du mouvement qui, faute de corrélats anatomiques, restait jusqu'alors confuse.
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