La SEP est un facteur de risque de maladie thrombo-embolique

Afin d’évaluer le risque de MTE chez les patients atteints de SEP, une équipe danoise a réalisé une étude de cohorte prospective. Le registre national des patients danois, comprenant les données issues de tous les hôpitaux danois depuis 1977, a été utilisé pour identifier deux cohortes de malades. La première cohorte comprenait les patients avec une SEP sans antécédents de MTE (n = 15 366) et la seconde des patients comparables (sexe, âge, statut socio-économique) sans SEP et sans antécédents de MTE (n = 76 212). Les données d’hospitalisation pour TVP ou EP ont alors été recherchées pour chaque cohorte. Les risques de MTE dans les cohortes SEP et témoins ont été calculés et des analyses en régression logistique de Cox ont été réalisées afin de déduire les risques relatifs (RR) ajustés au sexe pour les MTE sur une période de 30 ans de suivi. Au total, 29 patients de la cohorte SEP (0,19 %) et 35 patients de la cohorte témoin (0,05 %) ont eu un épisode de MTE enregistré dans l’année qui a suivi la déclaration de la SEP chez les cas ; RR = 2,98 (IC 95 % : 2,05–4,34). Quinze malades (0,10 %) atteints de  SEP et 16 sujets témoins (0,02 %) ont eu un épisode d’EP ; RR = 3,33 (IC 95 %  : 1,98–5,62). Pendant les 29 années suivantes, 242 patients avec une SEP (1,57 %) et 728 sujets contrôles (0,96 %) ont eu un épisode de MTE ; RR = 2,35 (IC 95 % : 2,04–2,73) et 98 patients avec une SEP (0,64 %) et 439 témoins (0,58 %) ont eu un épisode d’EP ; RR = 1,72 (IC 95 % : 1,38–2,14). Enfin, l’excès de risque de MTE parmi les patients avec une SEP a augmenté progressivement avec le nombre d’hospitalisations pour SEP. Cette étude permet donc de conclure que la SEP constitue un facteur de risque important et indépendant de MTE.