Publié le 23 mar 2010Lecture 3 min
La thrombolyse peut être utilisée chez les seniors
Dr Charles Gouraud
Les sujets de plus de 80 ans ont longtemps été exclus des protocoles thérapeutiques des accidents vasculaires cérébraux. Pourtant, cette population paye un lourd tribut à cette pathologie en raison de sa mortalité et de sa sévérité.
La maîtrise de la fibrinolyse a incité de nombreuses équipes à faire bénéficier ces patients de ces nouvelles approches thérapeutiques en pratique quotidienne. En l’absence d’études randomisées, l’expérience de ces équipes est particulièrement précieuse. Les données de 2 études prospectives (MERCI ; n = 141; Multi MERCI ; n = 164) et d’un registre de patients avec la même méthodologie (n=663) ont été communiquées au congrès de San Antonio. Au total, 968 patients de plus de 80 ans ayant bénéficié d’une thrombectomie ont été inclus dans ce travail. L’analyse des données a porté sur le score de Rankin* à l’entrée et à 90 jours, le nombre d’hémorragies intracrâniennes (paramètre uniquement disponible dans les études MERCI et multi MERCI), et la mortalité. Les données ont été analysées globalement et comparées en fonction du résultat de la revascularisation : les patients avec une bonne revascularisation (TIMI/TICI 2-3) versus les patients non revascularisés (TIMI/TICI 0-1). 178 patients remplissant les critères ont finalement été analysés (âge moyen de 84 ans [extrêmes : 80-95]). Le score médian NIHSS (National Institute of Health Stroke Score) était de 19 (2-38). Le taux d’hémorragies symptomatiques intracrâniennes était de 9,6 % (n = 7/73) et de 2,7 % (n = 2/73) pour les PH-2 symptomatiques (hématomes intra parenchymateux de type 2). Au total, 17,4 % des patients (n = 31/178) avaient un score de Rankin < 2 à 90 jours. La mortalité à 90 jours s’est avérée particulièrement élevée dans cette tranche de population : 56, 2 % (n = 100/178). Il n’existait pas de différences entre les 2 groupes en terme d’âge, score NIHSS de base, sexe, délai de thrombolyse (délai médian de 4,4 versus 4,3 heures), site d’occlusion, comorbidités et procédure employée (intraveineuse ou intra-artérielle). Par contre, chez les patients revascularisés, le pronostic à 90 jours était clairement différent avec un meilleur score clinique (Rankin < 2) (25,4 % vs 0 % ; p < 0,001) et une moindre mortalité (47,5 % vs 75 % ; p < 0,05). Ce travail montre que les patients revascularisés bénéficient clairement de la technique et suggèrent que la limite des 80 ans n’a plus lieu d’être, en raison notamment du pronostic particulièrement sévère.
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