Les généralistes, en première ligne du repérage et du suivi de la maladie d’Alzheimer, utilisent peu les tests médico-psychologiques

Pour ce faire, ils ont mené une enquête rétrospective à partir d’une évaluation cognitive menée en milieu hospitalier, chez des patients ayant un trouble cognitif dépisté en cours d’hospitalisation en service de gériatrie, qui s’est appuyée sur les réponses à des entretiens téléphoniques à distance de l’hospitalisation. Une enquête en région Midi-Pyrénées Cette enquête a inclus 18 patients et 29 médecins généralistes. Les patients, recrutés dans le service de post-urgence gériatrique du CHU Purpan de Toulouse, de janvier à septembre 2006, bénéficiaient d’une évaluation cognitive par Mini Mental State Examination (MMSE) dans la version française du Groupe de recherche sur les évaluations cognitives (GRECO). Les médecins généralistes interrogés par téléphone exerçaient en région Midi-Pyrénées et comptaient parmi leurs patients une personne âgée ayant un trouble cognitif évalué en milieu hospitalier. L’interview visait à préciser : les résultats d’un test de dépistage cognitif réalisé à distance, MMSE ou autre ; les raisons éventuelles de l’absence de réévaluation à distance malgré la mise en évidence d’un trouble cognitif lors de l’hospitalisation ; le sentiment des médecins généralistes sur leur pratique de dépistage et de suivi de la maladie d’Alzheimer à l’occasion de la découverte de cette maladie chez l’un de leur patient. Des freins au dépistage et au suivi de la maladie d’Alzheimer par les généralistes Les tests cognitifs ont été utilisés par 17 médecins généralistes sur 29, et les patients ont été adressés directement aux spécialistes dans 8 cas.  Parmi les freins au repérage et au suivi de la maladie d’Alzheimer au stade léger relevés par cette étude figurent : - le manque de temps en consultation ; - l’absence d’outils de dépistage adaptés à la consultation en médecine générale ; - la crainte engendrée par la proposition de tests recherchant une pathologie aussi grave que la maladie d’Alzheimer ; - la difficulté à exposer la possibilité d’un trouble cognitif au patient, et les conséquence du diagnostic en termes de prise en charge et d’implications pour l’entourage ; - le rôle du patient par son refus, son déni de cette maladie angoissante ; - la confiance insuffisante dans les traitements, leur efficacité, leur utilité. Ces derniers étaient considérés comme « utiles » par 14 médecins, « d’intérêt limité » par 7 et « inutiles » par 2. Cette enquête montre que les médecins généralistes utilisent peu les tests médico-psychologiques standardisés disponibles dans le suivi des patients atteints de maladie d’Alzheimer au stade léger, mais se fondent sur la clinique, laquelle est souvent insuffisante. Les freins au dépistage et au suivi sont multiples, l’impression que les traitements ne sont pas efficaces étant au cœur d’entre eux, résumée par une interrogation : « À quoi bon dépister et annoncer une maladie grave au début, alors qu’il n’existe pas de traitement efficace ? »