Publié le 29 nov 2010Lecture 3 min
SEP : les troubles cognitifs sont précoces
Dr Christian Geny
Les troubles cognitifs peuvent être très sévères à la phase tardive de la sclérose en plaques (SEP), mais de nombreuses études ont montré qu’en utilisant les outils adaptés, il est possible de mettre en évidence des anomalies sur différents tests cognitifs dès la phase précoce. Cependant, la réalité de ces anomalies soulève plusieurs questions. En effet, les troubles les plus fréquemment mis en évidence sont de nature attentionnels ou touchent la vitesse de traitement de l’information. Sont-ils le reflet de la dépression ? Ont-ils des conséquences fonctionnelles ? Quel est le substratum anatomique ? Plusieurs communications de ce congrès viennent renforcer l’idée que ces anomalies ont une réelle pertinence clinique.
L’équipe Bordelaise de B. Brochet a effectué une évaluation complète neuropsychologique de 65 patients atteints de SEP (1). Cinquante-six pour cent des patients avaient des troubles de la vitesse de traitement de l’information, de la mémoire de travail et de la mémoire verbale et visuelle. Les auteurs ont ensuite démontré que ces anomalies cognitives étaient corrélées de manière indépendante à la diminution de qualité de vie, évaluée avec le questionnaire SEP-59. Ces perturbations cognitives ont aussi été retrouvées dans une vaste étude internationale CogniMS (2). Les patients ont eu une évaluation cognitive et de la qualité de vie avec le test PASAT3 et le test Faces Symbol Test. Les patients avaient en moyenne des perturbations aux tests initiaux qui s’amélioraient au cours du suivi, témoignant des limites de ce genre de suivi en raison des phénomènes d’apprentissage. Par ailleurs, un travail très original effectué par une équipe parisienne a montré que ces troubles étaient corrélés à une perturbation de réseaux fonctionnels (3). Les auteurs ont utilisé 2 techniques d’imagerie complémentaire chez 28 patients classés en 2 groupes (n = 11 avec des troubles cognitifs ; n = 17 avec bilan normal) et 19 sujets contrôles. En imagerie de diffusion, ils ont mesuré le coefficient d’anisotropie au niveau du cingulum et montré que les patients avec des troubles cognitifs avaient des modifications anatomiques de ces faisceaux d’association. Ils ont ensuite démontré grâce à la technique d’IRM fonctionnelle de repos que le fonctionnement de réseaux impliqués dans l’attention, comme le « réseau cérébral par défaut », étaient perturbés chez les patients avec des troubles cognitifs. Tous ces travaux incitent à évaluer de manière plus précise la cognition des patients atteints de SEP.
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