Publié le 19 déc 2010Lecture 3 min
58e congrès de l'AAN. Traitement des adolescents migraineux : une véritable prise de tête !
Dr Odile Biechler
AAN. San Diego - 13 avril 2006. Une fois éliminée une étiologie tumorale ou infectieuse, les céphalées sont souvent négligées et insuffisamment prises en charge chez l'adolescent, et en particulier, les migraines qui sont loin d'être rares. La prévalence de la migraine et les schémas thérapeutiques suivis par les jeunes américains ont fait l'objet d'une étude qui s'est penchée précisément sur les besoins en matière de prévention des crises.
Un questionnaire validé a été adressé à 120 000 foyers issus d'un panel représentatif de la population américaine pour le sexe, l'âge et la région de recensement. L'ensemble des réponses (65 %) a permis de recueillir des données concernant 18 714 sujets âgés de 12 à 19 ans. Le diagnostic de migraine était posé sur les critères de la nouvelle classification internationale des céphalées (ICHD2). Le référentiel concernant le traitement de fond, à proposer ou à discuter selon le cas, avait été rédigé par un groupe d'experts qui s'étaient appuyés sur leur expérience clinique et sur les recommandations de l'American Academy of Neurology, ainsi que sur la fréquence des crises et leur caractère invalidant. La prévalence de la migraine au cours d'une année était de 5 % chez les garçons et de 7,7 % chez les filles. Plus de la moitié de ces jeunes patients (59,3 %) utilisaient uniquement des antalgiques en vente libre en auto-prescription au moment des crises tandis que 16,5 % seulement prenaient un traitement prescrit par un médecin et 22,1 % associaient les deux. Quant à la prévention, 63,7 % n'y avait jamais eu recours et 6,3 % prenaient un traitement pour une autre pathologie qui s'avérait être aussi préventif de la migraine. Les adeptes des traitements de fond se répartissaient en consommateurs habituels (10,6 %) et utilisateurs antérieurs (19,5 %). Sur l'ensemble des jeunes migraineux de la population étudiée, 31 % présentaient une migraine pour laquelle un traitement de fond pouvait être « proposé » ou « considéré » d'après le consensus. Or, seulement 19 % d'entre eux prenaient effectivement un traitement de fond. Cette étude épidémiologique américaine montre combien la migraine est fréquente, et nettement sous-traitée chez les jeunes, puisque près d'un tiers des adolescents migraineux présente les critères d'un traitement de fond qui n'est suivi qu'une fois sur 5. Des études prospectives sont nécessaires pour évaluer la réponse à un traitement préventif dans cette population et établir si une intervention précoce pourrait arrêter ou ralentir la progression de la maladie.
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