Atteinte du faisceau puborectal : « pour vous, mesdames »

Figure 1. Muscle puborectal en endosonographie tridimensionnelle. Les défects sphinctériens ainsi que la neuropathie pudendale sont les deux causes d’incontinence anale le plus souvent rapportées. Pour autant, la pratique quotidienne montre que nombreuses sont les patientes ayant des sphincters intacts en endosonographie et des latences distales motrices des nerfs pudendaux normales. De fait, Christian Thomas et Isabelle Etienney, du centre hospitalier Diaconesses - Croix Saint Simon, ont suspecté le rôle possible du faisceau puborectal, ce muscle n’étant pas innervé par les nerfs pudendaux. Ils ont prospectivement étudié 73 patientes consécutives, d’âge moyen 61 ans, ayant une incontinence. Le bilan reposait sur une endosonographie tridimensionnelle (figure 1) et des tests électrophysiologiques détaillés, comportant notamment une électromyographie du puborectal. Ils ont ainsi constaté que la fréquence de la neuropathie passait de 61 % (si l’on ne prenait en compte que l’augmentation des latences des nerfs pudendaux) à 86 % (si l’atteinte électromyographique du sphincter externe était prise en compte), puis à 90 % (si l’atteinte électromyographique du puborectal était également prise en compte). En outre, le volume du puborectal calculé par endosonographie était significativement abaissé en cas d’atteinte électromyographique. En bref, l’étude systématique du puborectal pourrait dorénavant diminuer la proportion d’incontinences anales « idiopathiques ». Il reste à voir s’il conviendra d’avoir recours à l’électromyographie du faisceau puborectal ou à l’endosonographie tridimensionnelle (plus « soft » quand même…). En outre, les retombées thérapeutiques de cette atteinte sont encore bien minces.