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Dépression

Publié le 17 juil 2008Lecture 3 min

Avancées de la stimulation cérébrale dans la dépression

Dr Odile Biechler
Les études d’imagerie cérébrale fonctionnelle montrent des anomalies métaboliques préfrontales dans les épisodes dépressifs majeurs, avec des zones hypermétaboliques comme le cortex cingulaire subgénual et des zones hypométaboliques comme le cortex préfrontal dorsolatéral gauche.
La stimulation transcrânienne augmente transitoirement le métabolisme cérébral des zones ciblées et a montré un effet antidépresseur à court terme en cas d’application au cortex préfrontal dorsolatéral gauche. Voici les résultats d’une étude de faisabilité portant sur un dispositif de stimulation corticale épidural expérimental qui a été implanté au niveau du cortex préfrontal dorsolatéral gauche chez 6 hommes et 6 femmes présentant une dépression majeure rebelle, après une phase d’observation sous traitement (1).  Les 12 participants ont été randomisés en 2 groupes : stimulation réelle ou feinte pendant 8 semaines, puis stimulation réelle pour tous pendant les 8 semaines suivantes. Le traitement médicamenteux n’a pas été modifié sauf en cas de nécessité. A l’inclusion, le score moyen à l’échelle de dépression d’Hamilton était égal à 35, celui de l’échelle de dépression de Montgomery-Asberg MADRS à 32,7 et celui de l’évaluation globale du fonctionnement GAF à 42,3. Les résultats préliminaires suggèrent un effet thérapeutique de la stimulation net, qui augmente avec le temps. Aucun effet secondaire lié au dispositif n’est survenu. Ces données restent à confirmer chez un plus grand nombre de patients. Une étude pilote a montré par ailleurs l’efficacité de la stimulation cérébrale profonde de l’aire 25 de Brodmann, située dans le cortex cingulaire subgénual, dans le traitement de la dépression majeure résistante à plus de 4 traitements (2). Trois centres universitaires canadiens ont recruté, entre novembre 2005 et octobre 2007, 18 patients dépressifs remplissant ces critères. Sous guidage IRM, des électrodes quadripolaires ont été implantées de façon bilatérale dans la substance blanche immédiatement adjacente à l’aire 25 de Brodmann. Au moment de la présentation au congrès de l’APA, 12 patients avaient été évalués à 6 mois de l’implantation et 7 d’entre eux également à 1 an. Le taux de réponse (définie par une réduction de 40 % du score de la dépression de Hamilton) était de 60 % à 6 mois et de 71 % à 1 an. Il s’agit là des résultats préliminaires d’une étude multicentrique qui confirment que la stimulation cérébrale profonde de l’aire 25 de Brodmann est une technique efficace à 6 mois dans le traitement de la dépression majeure résistante chez environ 60 % des patients éligibles, et suggèrent un maintien des bénéfices à 1 an.

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