Cannabinoïdes et SEP : traitements symptomatiques et immuno-modulation

En fait, seuls les effets anti-spastique et antalgique dans les douleurs neuropathiques sont bien établis (Perras 2005 ; Barnes 2006). Pour ce qui est de l’ataxie et du tremblement sur lesquels ces molécules auraient un effet potentiel vu l’expression des récepteurs CB1 et CB2 dans le cervelet et les noyaux gris centraux, rien n’est démontré, ni pour les douleurs, ni pour la fatigue. De nouvelles échelles de cotation des effets de ce type de thérapies pourraient être développées pour mieux juger de leur efficacité et des bénéfices éventuels pour les patients. Une autre approche prometteuse est incarnée par la recherche d’un effet immuno-modulateur de ces drogues, déjà évoqué dans le SIDA. De nombreuses données expérimentales sur des modèles d’EAE viennent corroborer ces propriétés. Les endocannabonoïdes ont des propriétés immunomodulatrices, protègent contre l’excitotoxicité, et peuvent favoriser la remyléinisation. Ces effets passent notamment par une activation des oligodendrocytes immatures et des cellules microgliales, qui possèdent 25 fois plus de récepteurs cannabinoïdes que les neurones. Enfin, certains agonistes cannabinoïdes protègent les oligodendrocytes de l’apoptose in vitro (Piomelli 2003).