Publié le 20 déc 2010Lecture 2 min
Des résultats «stimulants» en cas d’épilepsie réfractaire
Dr Giovani Alzato
Au cours des dix dernières années, la stimulation thalamique profonde (STP) a fait l’objet d’une recherche active dans le domaine de l’épilepsie réfractaire à la pharmacothérapie. L’objectif est de trouver une alternative sérieuse à la chirurgie stéréotaxique visant à réséquer le foyer épileptogène ou à le priver de ses connexions. En effet, cette approche chirurgicale a ses contre-indications et ses limites. De plus, certains patients sont réfractaires à ce type d’intervention. La STP a été utilisée chez deux malades originaires du Brésil, atteints d’une épilepsie réfractaire.
Le premier malade est un sujet de sexe masculin, âgé de 18 ans, atteint d’un syndrome de Lennox-Gastaut. Il présentait plusieurs crises d’épilepsie polymorphe par jour depuis l’âge de 8 ans. A l’âge de 10 ans, a été réalisée une ablation du corps calleux qui a réduit la fréquence des crises comitiales de 95 %. Les fonctions cognitives du patient se sont améliorées, mais il persistait une à deux crises toniques par semaine. Une STP bilatérale a alors été réalisée au niveau du noyau thalamique centro-médullaire. L’électrode de stimulation a été paramétrée comme il convenait (2V, 300 µs, 100 Hz). La STP a permis de ramener la fréquence des crises à une par mois et d’améliorer les symptômes neuropsychiques, par rapport à l’état antérieur, au terme d’un suivi de 4 mois. Le deuxième patient est une femme âgée de 32 ans, atteinte d’une épilepsie bi-temporale réfractaire, avec des crises quotidiennes depuis l’âge de 6 ans. A l’âge de 10 ans, elle a subi une chirurgie stéréotaxique, à type de résection cortico-amygdalo-hippocampique. En dépit de ce geste, les crises temporales ont persisté au rythme de 2 à 3 par semaine. Une STP a été réalisée en désespoir de cause à l’âge de 32 ans, avec une électrode de stimulation (paramètres : 2,25 V, 300 µs, 100 Hz). La fréquence des crises au cours des 4 mois de suivi s’est stabilisée à raison de 2/mois. Ces résultats préliminaires sont encourageants, mais ils demandent à être confirmés sur une plus grande échelle.
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