Publié le 07 nov 2007Lecture 3 min
Hémorragies cérébrales et épilepsie : traiter ou ne pas traiter ?
Dr Giovanni Alzato
Les hémorragies cérébrales non traumatiques peuvent se compliquer de crises d’épilepsie à leur phase aiguë, mais aussi par la suite, sur le long terme. A ce titre, l’instauration d’un traitement antiépileptique semble légitime, tout au moins en première analyse. Encore faut il qu’il soit efficace et dénué d’effets indésirables. Sur ce point, les études publiées ont abouti à des résultats pour le moins discordants de sorte qu’une controverse solide a fini par s’installer dans le champ de la pratique courante. Une étude rétrospective apporte sa contribution au débat. Ce travail a porté sur 123 cas d’hémorragies cérébrales traités en milieu de soins spécialisés, en l’espace d’une année. Les principales données analysées ont été la présentation clinique et radiologique, les complications intercurrentes, la fréquence de survenue des crises d’épilepsie inaugurales et la durée du séjour hospitalier.
Dans la majorité des cas (78/123, 63,4 %), l’hémorragie cérébrale était imputable à un seul facteur de risque identifiable, en l’occurrence l’hypertension artérielle. La symptomatologie clinique était variable à type de coma, de syndrome confusionnel, d’hémiparésie, de céphalées ou encore d’aphasie. Sur le plan de la topographie, le siège de l’hémorragie correspondait aux noyaux de la base et au thalamus (51, 2 %), aux lobes temporaux et/ou pariétaux (41 %), au cervelet (2,5 %) et à la protubérance annulaire (3,8 %). Seuls deux malades sur 78 (2,5 %) ont présenté des crises d’épilepsie au moment de leur admission. Dans les deux cas, il existait des antécédents de crises comitiales et un traitement antiépileptique était d’ailleurs en cours. Parmi les 76 sujets restants, 23 ont reçu un traitement anticomitial prophylactique (30,2 %), ce qui n’était pas le cas des 53 autres (69,8 %). Aucun de ces derniers n’a présenté de crises comitiales au cours de leur séjour en unité de soins intensifs. A noter que la durée d’hospitalisation en soins intensifs était significativement plus brève chez les malades traités par les antiépileptiques (soit 6,2 versus 10,6 jours en l’absence d’un tel traitement ; p=0,022). Cette étude rétrospective ne saurait mettre un terme à la polémique précédemment évoquée. Elle suggère tout au plus que le traitement antiépileptique n’est pas indiqué en cas d’hémorragie cérébrale sans atteinte du cortex, si l’objectif est la prévention des crises comitiales. Ces médicaments pourraient augmenter la morbidité dans un tel contexte.
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