Publié le 22 aoû 2006Lecture 2 min
Intervention probable d’un processus d’angiogenèse dans l’épilepsie
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Helsinki, 4 juillet 2006. Il a été démontré qu’au niveau du foyer épileptique, il existe une adaptation du débit sanguin lors des crises pour pallier les besoins énergétiques alors accrus des neurones. Il apparaît désormais également que la vascularisation des foyers épileptiques est pathologique : vaisseaux nombreux et tortueux, prolifération de cellules gliales autour des vaisseaux, ce qui pourrait modifier le passage des médicaments à travers la barrière hématoménigée. Tout ceci suggère l’intervention d’un processus angiogénique dans l’épilepsie.
Pour tenter de vérifier cette hypothèse, Mireille Lerner-Natoli et son équipe (Institut de Génomique Fonctionnelle de Montpellier ont récolté les hippocampes de 30 patients pour lesquels une chirurgie avait été entreprise pour épilepsie temporale irréductible. Ces hippocampes ont été comparés à ceux, obtenus lors d’autopsies, de sujets non épileptiques. La densité des vaisseaux a été évaluée par immunohistochimie et immunoblotting et il a été procédé à une analyse des marqueurs des cellules endothéliales immatures ainsi que des facteurs angiogéniques et de leurs récepteurs. Parallèlement, le même type d’exploration a été effectué chez le rat épileptique afin d’étudier la cinétique de la microvascularisation. Il a été ainsi constaté la présence de cellules endothéliales immatures dans les zones neurogéniques. Ainsi, dans le CA1 et le gyrus dentelé, la densité des microvaisseaux est plus élevée que chez les patients épileptiques, surtout en cas de sclérose hippocampique, tandis que les facteurs angiogéniques et leurs récepteurs ont été retrouvés au sein de nombreuses structures. Chez le rat, le degré de vascularisation semble lié directement à l’intensité des crises et l’importance des lésions. De plus, il a été noté une élévation importante et très rapide des taux de VEGF, la concentration en récepteurs n’augmentant, elle, que plus tardivement. Il semble donc bien exister un processus d’angiogenèse stimulé par chaque nouvelle crise. Celui-ci expliquerait en partie les phénomènes inflammatoires observés au cours de l’épilepsie, la perméabilité de la barrière hémato-méningée, et le comportement hémodynamique des foyers épileptiques.
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