Publié le 14 mai 2007Lecture 2 min
La progranuline en vedette
Dr Christian Geny
De nombreuses communications présentées au cours de ce congrès ont concerné la progranuline, protéine découverte en 2006 et qui semble impliquée dans les démences frontotemporales (DFT).
Rappelons que la classification des DFT est complexe et se base sur des éléments cliniques, biochimiques et génétiques. Pour résumer, les DFT ont trois présentations cliniques principales : variante comportementale, aphasie primaire progressive et démence sémantique. Sur le plan biochimique et neuropathologique, on distingue les formes avec accumulation de protéine tau de celles avec accumulation d’ubicuitine. Sur le plan génétique, 4 gènes ont été identifiés codant pour la protéine tau, la valosin containing protein, CHMP2 et la progranuline. Plusieurs posters et communications ont précisé le phénotype clinique et radiologique des patients porteurs d’une mutation de la proganuline et le rôle de cette protéine. Celle-ci semble jouer un rôle dans la maturation du système nerveux central, la réparation et l’inflammation. Elle peut se transformer en granuline proche des cytokines. Dans le cerveau des patients porteurs de la mutation, on observe une accumulation de protéine ubicuitinée TDP-43 avec des inclusions nucléaires lentiformes neuronales. Les troubles du langage sont rapidement présents au début de la maladie et les signes parkinsoniens ne sont pas rares. L’âge de début peut être variable au sein d’une même famille. L’atrophie frontale en IRM peut être importante et associée à des anomalies de la substance blanche. La découverte de ces deux protéines est importante car la progranuline intervient dans des contextes variés d’inflammation et la TDP-43 dans d’autres DFT sans mutation de la progranuline et dans la sclérose latérale amyotrophique. Il est cependant illusoire de penser que la classification des maladies démentielles sera seulement biochimique. En effet, une mutation du gène LKRR2 responsable de Parkinson peut entraîner des manifestations histologiques très variables (corps de Lewy, dégénérescence neurofibrillaire,…) et une mutation du gène de la préséniline 1 a été rapportée chez des patients ayant un tableau de DFT avec présence de corps de Pick.
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