Les effets de la nicotine sur l'impulsivité dans les déficits de l'attention

D’où l’intérêt de cette étude américaine en double aveugle qui a comparé l'effet d'un patch de nicotine et d'un placebo sur les performances cognitives de 16 jeunes adultes non fumeurs dont 8 hommes et 8 femmes présentant une forme mixte de déficit de l'attention avec hyperactivité selon les critères du DSM IV. Les 2 groupes ne différaient pas en terme de QI à l'inclusion et leur difficulté à cesser l'activité en cours lors d'un signal sonore a été explorée par un test d'inhibition comportementale dit stop-signal. L'analyse des résultats a mis en évidence une amélioration liée à l'administration de nicotine avec des blocages de tâche plus précoces chez les femmes que chez les hommes et une diminution des temps de réaction chez les femmes. La précision des tâches, en revanche, était plus grande chez les hommes, sans influence de la nicotine; mais elle restait supérieure à 94 % dans les 2 groupes. Ces résultats montrent que les femmes répondent de façon plus marquée à la nicotine lors du test stop-signal. Des travaux complémentaires sur la modulation cholinergique de l'inhibition comportementale permettront de mieux comprendre les fondements neurobiologiques de l'impulsivité chez les femmes. Cibler les récepteurs nicotiniques pourrait s'avérer une stratégie thérapeutique particulièrement efficace chez les femmes présentant un déficit de l'attention avec hyperactivité.