Lésions de la substance blanche, infarctus cérébraux et sous-types de déficit cognitif léger

Pour sa part, le déficit cognitif léger (MCI pour Mild Cognitive Impairment) est un état transitoire entre la cognition normale et la démence. Il est plus ou moins admis que le MCI compliqué d’amnésie (MCI-A) serait la forme transitionnelle qui conduit vers les DTA, à la différence du MCI sans amnésie (MCI-NA) qui serait en rapport avec d’autres étiologies, par exemple, la MCV, ni plus ni moins. Une étude permet d’en savoir plus dans ce domaine. Ont été inclus 693 sujets âgés en moyenne de 79,9+/-5,5 ans (dont près de 68 % de sujets du sexe féminin). Aucun d’entre eux ne présentait de signes de démence. Une IRM cérébrale a été effectuée dans presque tous les cas, dans le but de rechercher une relation transversale entre le volume des hypersignaux de la substance blanche (VHSB) et les infarctus cérébraux (de taille > ou = 3 mm), en présence d’un MCI avec ou sans amnésie. Les lésions de la substance blanche occupaient en moyenne 1,2 % du volume crânien total. L’IRM a révélé des infarctus cérébraux chez 30,1 % des participants. Les lésions de la substance blanche ont été associées au MCI-A (odds ratio [OR]=1,9), mais non au MCI-NA (OR=1,0), après ajustement en fonction des données démographiques, des taux d’APO-epsilon 4, des facteurs de risque cardiovasculaire et des infarctus. Les infarctus étaient plus étroitement associés au MCI-NA (OR=2,6) qu’au MCI-A (OR=1, 4), là aussi après ajustements multiples. Les infarctus des lobes frontaux étaient associés à un risque de MCI-NA particulièrement élevé. Ainsi, les lésions de la substance blanche sont plus fréquemment associés au MCI-A qu’au MCI-NA, et c’est l’inverse pour les infarctus cérébraux.