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Neurologie générale

Publié le 05 juin 2011Lecture 2 min

Neuro-imagerie : « Lie to me »

Dr Charles Gouraud
Les connaissances en neuro-anatomie fonctionnelle du comportement sont en pleine expansion. 
Ceci est dû au progrès des techniques de neuroimagerie fonctionnelle permettant d'identifier de manière précise les zones cérébrales mises en jeu au décours d'une tâche cognitive comportementale, mais aussi à la visualisation de la perte neuronale au niveau de certaines aires cérébrales chez des patients avec des pathologies neurodégénératives (imagerie volumique). Ainsi, une équipe de San Francisco a corrélé les résultats de tâches évaluant la perception de sarcasmes ou de mensonges à l'imagerie volumique chez les patients avec différentes pathologies neurodégénératives : maladie d'Alzheimer (n = 16), démence fronto-temporale (n = 15), aphasie primaire progressive (n = 4), dégénérescence cortico-basale (n = 7), paralysie supra nucléaire progressive (n =8), sclérose latérale amyotrophique (n =5) et 42 sujets contrôles. Ces patients devaient répondre par l'affirmative ou la négative à des questions concernant des vidéos d'acteurs en train de mentir ou d’exprimer des sarcasmes. Les scores obtenus ont été analysés en tenant compte de l'âge, du sexe, du volume intracrânien, et  du score obtenu dans l'autre domaine testé. Les patients avec une maladie d'Alzheimer ou une démence fronto-temporale interprétaient moins bien les sarcasmes, mais seuls ces derniers avaient des difficultés dans la perception des mensonges. Les zones cérébrales associées à la compréhension des sarcasmes incluaient des structures temporales surtout gauches, l'amygdale et le thalamus gauche et l'insula droite. Les zones associées à la compréhension des mensonges étaient différentes et incluaient des régions médio orbito-frontale bilatérales, les circonvolutions frontales supérieures et inférieures et la substance blanche sous-jacente, mais aussi l'insula, les régions temporo-médiales et temporo-pariétales. Les auteurs de ce travail suggèrent que la compréhension des sarcasmes dépend des zones temporales impliquées dans la perception personnelle alors que la compréhension des mensonges implique des zones cérébrales associées aux connaissances sociales qui alertent l'individu sur la violation des normes sociales. Une série télévisée « lie to me » a récemment mis à l'honneur l’importance des mimiques faciales dans la perception des émotions et notamment au cours de l'élaboration d'un mensonge. On peut supposer que dans les prochaines séries de fiction, on verra les traditionnels détecteurs de mensonges des années 60 remplacés par de nouvelles techniques d'imagerie fonctionnelle.

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