Petit rappel sur la neurolistériose, à propos de 7 cas

La faible incidence de la maladie donne tout son intérêt à cette étude hollandaise qui nous offre l’opportunité d’une petite révision. Elle a dénombré 7 cas de neurolistériose entre 2004 et 2008, survenus chez des patients entre 22 et 73 ans, et en a collecté les principales caractéristiques. Cinq de ces patients présentaient un ou plusieurs facteurs de risque : maladie de Crohn, polyarthrite rhumatoïde, corticothérapie, alcoolisme ou âge supérieur à 50 ans. L’anamnèse retrouvait des manifestations gastro-intestinales 3 à 9 jours avant l’admission à l’hôpital chez 4 patients, et des symptômes respiratoires 7 à 15 jours avant chez 2 patients. Les patients se sont présentés avec un syndrome méningé, sauf dans un cas, celui d’un patient très immunodéprimé chez qui l’infection s’est manifestée tout de suite par une méningoencéphalite. Un déficit neurologique focalisé était retrouvé chez 4 patients, dont 3 ayant des facteurs prédisposants. Malgré la sévérité de la neurolistériose, la guérison a pu être obtenue chez 6 patients avec un traitement par ampicilline, seule pour 4 d’entre d’eux, associée à un aminoside chez les 2 autres. Cette étude permet de reprendre quelques caractéristiques de la pathogénie de la listériose. Le tube digestif est considéré comme faisant office de barrière à l’infection, ce que suggère la présence des symptômes gastro-intestinaux quelques jours avant, chez certains des patients étudiés. Les symptômes respiratoires quant à eux sont sans doute le témoin d’une co-infection virale responsable d’une baisse transitoire de l’immunité. Selon les auteurs de l’étude, l’incidence de la listériose a augmenté ces dernières années en Hollande, et paradoxalement chez des sujets en bonne santé. En France, la listériose est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1998. Elle reste rare, touchant moins de 4 personnes par million d’habitants, mais sa gravité réside dans son pronostic très sombre, puisque le décès survient dans 20 à 30 % des cas. La prévention doit donc rester toujours présente à l’esprit. Elle passe par l’information des personnes à risque, et de plus en plus de fiches conseils sont élaborées à destination notamment des femmes enceintes, des personnes âgées et des sujets immunodéprimés.