Publié le 07 nov 2006Lecture 3 min
Présent et avenir de l’IRM dans le suivi de la SEP
Dr Eric Thouvenot
ECTRIMS – Madrid. L’IRM conventionnelle dans le suivi de la SEP (sclérose en plaques) utilise les séquences classiques en T1, T2 et Flair, ainsi que l’injection de Gadolinium qui rehausse les plaques actives. De nombreuses études ont tenté sans succès de corréler le nombre de lésions IRM en séquence T2 avec le handicap lié à la SEP. Les lésions T2 s’accumulent pendant les premières années de la maladie pour atteindre un plateau à partir de 4,5 points d’EDSS en moyenne (Expanded Disability Status Scale). Au-delà de ce score EDSS, le taux des lésions T2 reste stable malgré l’aggravation du handicap (Li, Held et coll. 2006).
Il existe en revanche une corrélation entre la perte axonale évaluée par l’atrophie cérébrale et le taux de transfert de magnétisation (MTR) de la substance blanche (reflétant la densité des faisceaux de substance blanche) et l’évolution du handicap à partir d’un score EDSS de 5,5 (Traboulsee, Dehmeshki et coll. 2003). D’autres séquences peuvent contribuer à l’évaluation de la perte neuronale et des faisceaux de substance blanche comme respectivement la spectroscopie IRM à l’échelle du cerveau ou le voxel-based MTR pour le cortex, et l’imagerie en tenseur de diffusion. L’enjeu est de pouvoir déterminer le profil évolutif d’un patient grâce à l’ IRM afin d’anticiper l’évolution clinique et la survenue des poussées. Pour cela, il est nécessaire de réaliser une surveillance IRM régulière en se basant sur des paramètres fiables à tous les stades la maladie (Goodin 2006). Dans cette perspective, l’IRM conventionnelle s’avère insuffisante et doit être élargie à d’autres séquences non conventionnelles afin de différencier les formes cliniques de la maladie et d’améliorer la prédiction de l’évolution des patients à long terme. Les manques peuvent être comblés par de nouvelles techniques qui devront être utilisées pour évaluer le pronostic des patients individuellement. Un certain nombre de problèmes restent encore à résoudre : - Quelles techniques utiliser pour les essais thérapeutiques ? Il faudrait pouvoir utiliser le MTR pour tous les patients des essais et la spectroscopie IRM dans certains sous-groupes. - Faut-il analyser les lésions individuellement ou continuer à observer ces lésions à l’échelle du cerveau ? Les approches segmentant le tissu cérébral sont à privilégier. - Quelle séquence utiliser pour voir les lésions corticales ? Pour mieux voir les lésions corticales, la généralisation des IRM 3 Tesla est nécessaire ou l’utilisation de la double inversion-récupération du MTR ou du tenseur de diffusion. - Comment optimiser le temps d’examen ? Les approches multimodales devraient permettre de gagner du temps pour l’acquisition des séquences IRM. Tous ces points sont à développer dans les prochaines années afin d’améliorer la prédiction de l’imagerie au niveau individuel.
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