Publié le 06 jan 2008Lecture 2 min
Stress post-traumatique et défaut d'extinction de la peur conditionnée : c’est inné ou acquis ?
Dr Odile Biechler
Le syndrome de stress post-traumatique est caractérisé par une sensibilisation de la peur et semble associé à un défaut d'extinction de la peur conditionnée. Une équipe du Massachusetts a testé cette hypothèse chez des patients anciens combattants, en recherchant le caractère acquis ou non de ce défaut.
L'étude a porté sur 14 paires de jumeaux monozygotes. Dans chaque paire, un seul jumeau était allé au combat et 7 d'entre eux (sur les 14 exposés au traumatisme) présentaient un syndrome de stress post-traumatique. Les 28 participants ont suivi une procédure de conditionnement, puis d'extinction de la peur conditionnée, d'une durée de 2 jours. A J1, pendant la phase de conditionnement, les sujets étaient soumis à 5 reprises à une association du stimulus conditionnel (flash lumineux) et du stimulus non conditionnel (choc électrique), puis pendant la phase d'extinction, ils étaient soumis au stimulus conditionnel seul (flash lumineux sans choc électrique) à 10 reprises. A J2, seuls les stimuli conditionnels lumineux étaient administrés sans choc électrique associé, pour tester le rappel de l'extinction. La réponse aux stimuli était mesurée par la variation de la conductance cutanée. Les réponses conditionnelles aux stimuli lumineux pendant la phase de rappel d'extinction étaient significativement plus importantes chez les vétérans présentant un syndrome de stress post-traumatique que chez les vétérans non atteints. L'analyse des résultats des jumeaux non exposés au combat montrait que la différence entre les réponses conditionnelles étaient plus importantes entre les vétérans avec syndrome de stress et leurs jumeaux non exposés, qu'entre les vétérans sans syndrome de stress et leurs jumeaux non exposés. Cette étude confirme que le rappel de l'extinction d'une peur conditionnée est déficiente chez les patients présentant un syndrome de stress post-traumatique. Elle est en faveur de l'hypothèse selon laquelle ce déficit est dû à l'expérience traumatisante elle-même et ne constitue pas un facteur pré-existant favorisant le développement du syndrome de stress lors du traumatisme.
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