Publié le 13 fév 2024Lecture 4 min
USPALZ 2023 | Diagnostic précoce et prise en charge thérapeutique des troubles du comportement chez le patient atteint de la maladie d’Alzheimer
Odile MOLY, Toulouse
Le congrès de l’USPALZ est dédié aux unités de soins, d’évaluation et de prise en charge des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Lors de cet événement qui a eu lieu en décembre 2023 à Paris, le diagnostic et la prise en charge des troubles du comportement chez le patient atteint de la maladie d’Alzheimer ont été à l’honneur. Revenons sur les temps forts de la session proposée par le Pr Soto-Martin, gériatre à Toulouse et le Dr Volpe-Gillot, neurologue à Paris.
Les perspectives du diagnostic et de la recherche des symptômes psychologiques et comportementaux (SPC) de la maladie d’Alzheimer ou de maladie apparentée (MAMA) sont d’identifier précocement ces symptômes et de les prendre en charge dès les stades légers de la maladie. En effet, les traitements pharmacologiques et non pharmacologiques seront d’autant plus efficaces qu’ils sont initiés de façon précoce, « le maître mot est l’anticipation pour ne pas subir », explique le Pr Soto-Martin (gériatre, Toulouse). À l’heure actuelle, parmi les essais cliniques en cours de phase 3, 36 molécules sont en développement dans la maladie d’Alzheimer et 6 sont évaluées pour le traitement des SPC. Plusieurs molécules sont prometteuses avec des résultats positifs ; l’espoir des cliniciens est qu’elles soient bientôt disponibles sur le marché européen. Il s’agit notamment du dextrométhorphane associé au bupropion ou à la quinidine, du nanolithium ou encore des dérivés cannabinoïdes, « presqu’une molécule sur 5 indiquée dans le traitement des SPC, toutes évaluant l’efficacité et la tolérance dans l’agitation sauf une dans la psychose », précise le Pr Soto-Martin. La recherche thérapeutique sur les traitements des SPC doit être également développée dans les stades prodromaux de la maladie, soit le MBI (Mild Behavioural Impairment) ou déclin comportemental léger. Ainsi, de nouvelles recommandations nationales de prise en charge des SPC sont en cours d’élaboration notamment en collaboration avec la Fédération des Centres Mémoires (FCM), la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) et la Société francophone de psychogériatrie et de psychiatrie de la personne âgée (SF3PA). De plus, l’échelle MBI-C ou l’Inventaire de Déclin Comportemental Léger est en cours de validation en langue française. Si jusqu’à présent, la cible thérapeutique et le mécanisme d’action de toutes les molécules évaluées dans les essais cliniques reposent sur l’action de la modulation des différents neurotransmetteurs et/ou des récepteurs dans le système nerveux central, dans un futur proche, il faudra trouver des nouvelles voies et cibles thérapeutiques, « comme par exemple s’appuyer sur la Géroscience qui est l’étude de la biologie du vieillissement appliquée à la maladie d’Alzheimer ou élargir les autres pistes telles que la voie de l’inflammation, la neuroprotection ou la neuroplasticité synaptique », conclut le Pr Soto-Martin.
Prise en charge non médicamenteuse des troubles du comportement chez le patient atteint de la maladie d’Alzheimer
Les approches non médicamenteuses apparaissent en 1re ligne dans toutes les recommandations nationales et internationales. De manière générale, il est important de comprendre et analyser les SPC pour ensuite identifier les facteurs associés, développer des compétences pour mettre en place des stratégies de résolution des problèmes liés, augmenter l’activité du patient selon les centres d’intérêt et les capacités préservées, améliorer la communication avec le patient, réduire la complexité environnementale et simplifier les tâches quotidiennes des patients. Cela correspond à l’approche DICE (describe, investigate, create, evaluate), une nouvelle bonne pratique destinée à agir en réflexion, puis à proposer des alternatives non médicamenteuses en réponse à un trouble du comportement. Au final, « trois types de stratégies sont recommandées pour la gestion des SPC : interventions non médicamenteuses, activités relationnelles/occupationnelles adaptées au patient, adaptation de l’environnement architectural, organisationnel et institutionnel » explique le Dr Volpe-Gillot (neurologue, Paris).
Mais s’il existe de nombreux freins, des mesures permettent d’accélérer l’implémentation de ces approches non médicamenteuses, « cela passe par la formation spécifique des professionnels de santé et des proches aidants, par une incitation plus forte à l’implémentation des approches non médicamenteuses, une valorisation et un financement appropriés et des actes de soins de type activités relationnelles/occupationnelles », conclut le Dr Volpe-Gillot.
D’après les présentations du Pr Soto-Martin, gériatre à Toulouse et du Dr Volpe-Gillot, neurologue à Paris, dans le cadre du congrès de l’USPALZ (Congrès National des Unités de Soins, d'Évaluation et de Prise en Charge Alzheimer) décembre 2023.
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