Publié le 22 aoû 2006Lecture 2 min
Anticonvulsivants chez le sportif : faut-il les mettre sur la liste des produits interdits ?
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Helsinki, 5 juillet 2006. Il n’est pas toujours aisé de faire la part des choses entre l’esprit et la lettre des règlements anti-dopage. Ainsi en va-t-il des anticonvulsivants, acceptés par le World Anti-Doping Code (WADC) mais refusés par certaines fédérations. Il est vrai que certains ont un effet sédatif et stabilisateur de l’humeur ou encore une action antalgique susceptibles de les faire mettre à l’index : la lamotrigine par exemple, qui a des propriétés anti-glutaminergiques et agit sur les canaux sodiques, est utilisée dans certains pays pour le traitement de la dépression bipolaire et des dépressions majeures ; la tiagabine, qui inhibe de manière sélective la recapture du GABA, est également reconnue pour son action stabilisatrice de l’humeur et son effet anxiolytique ; le levetiracetam, au mécanisme unique sur la modulation de la bêtacarboline et du zinc ; la phénytoïne, le valproate, la carbamazépine et le vigabatrin, exercent également cet effet sédatif…
Il semble logique dès lors que ces drogues fassent partie des nouveaux composants d’un dopage organisé. Raison pour laquelle une équipe d’épileptologues planche actuellement avec le WADC sur l’intérêt ou non d’interdire ces produits, tout en permettant aux athlètes réellement épileptiques de se soigner sans stigmatisation. La meilleure formule semble actuellement être la rédaction d’un dossier par un épileptologue confirmé, dossier valable pour cinq ans, ce terme étant choisi car les épileptologues considèrent qu’après 5 ans sans crise, un patient souffrant d’épilepsie peut tenter un sevrage thérapeutique.
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