Publié le 29 sep 2010Lecture 2 min
Benzodiazépines : quel risque de démence ?
Dr Charles Gouraud
La prise en charge des troubles de mémoire chez les sujets âgés impose d’éliminer de l’ordonnance les médicaments amnésiants ou aggravant le déclin cognitif.
Il est actuellement accepté par tous que les médicaments anticholinergiques doivent être proscrits et que l’utilisation des neuroleptiques doit être limitée au traitement des troubles psychotiques. L’effet délétère des benzodiazépines reste encore imprécis. En effet, si ces molécules ont comme propriété cardinale un effet amnésiant, leur impact au long cours est discuté. Ce problème est d’importance puisque 10 à 20 % de la population âgée est consommatrice de benzodiazépines. L’équipe de Bordeaux s’est penchée sur cette question en s’appuyant sur les données de la cohorte PAQUID. Cette cohorte française bien connue de sujets âgés est soumise à une évaluation d’un certain nombre de facteurs de risque et des performances cognitives depuis maintenant 14 ans. Au total, 1 449 sujets de plus de 65 ans et suivis depuis plus de 7 ans ont été inclus dans cette analyse. L’évaluation cognitive a comporté les 5 tests suivants : MMSE, Isaac Set test, Benton Visual Retention Test, et Trail Making Test (A et B). Cent soixante-sept patients étaient consommateurs de benzodiazépines au moment des 4 évaluations. Cette consommation était associée à un plus faible niveau cognitif (β = - 0,024 ; p = 0,006), mais non pas à une accélération du déclin cognitif (β*[année d’âge] = 0,005 ; p = 0,445). Les auteurs considèrent donc que la consommation chronique de benzodiazépines n’est pas un facteur de risque de déclin cognitif chez les sujets âgés non déments.
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