Publié le 19 déc 2010Lecture 2 min
Céphalées par abus médicamenteux : importance de l’information
Dr Odile Biechler
L’abus de médicaments sur une céphalée initialement épisodique entraîne l’apparition de céphalées chroniques quotidiennes (présentes plus de 15 jours par mois). Ces céphalées secondaires touchent 2 à 3 % de la population générale et leur pronostic est bon mais il dépend de la reconnaissance de la pathologie et nécessite souvent une prise en charge spécifique.
Pour évaluer les attentes des patients en termes de prise en charge (1), un questionnaire a été adressé à 65 sujets suivis dans 3 centres spécialisés en Italie, en Allemagne et au Danemark : respectivement 80 % et 75 % d’entre eux espéraient obtenir une diminution de la fréquence et de l’intensité des céphalées. La moitié des participants s’attendait à une guérison, près des trois quarts à une prévention efficace des épisodes douloureux et plus de la moitié espérait un soulagement rapide. Enfin 64 % souhaitaient un accompagnement à l’autogestion de leur maladie et 52% des informations pour mieux la comprendre. Une autre étude avait pour objectif d’évaluer l’évolution de céphalées chroniques quotidiennes et l’impact de l’information des patients (2). A partir d’un échantillon de 30 000 sujets d’âge moyen tiré de la population générale norvégienne, une cohorte de 109 sujets présentant des céphalées chroniques quotidiennes par abus médicamenteux a été constituée et suivie pendant 18 mois. Dans 92 % des cas, il s’agissait de céphalées de tension dont la moitié avec une comorbidité migraineuse ; dans 6 % des cas il s’agissait de migraines chroniques. Une séance d’information sur les effets de la surconsommation de médicaments a été dispensée par un praticien. Le nombre mensuel moyen de jours de traitement est passé de 22 à 6 et une diminution significative du nombre de jours de céphalées a été constatée. L’index composite d’évaluation des céphalées (headache index : fréquence x intensité x durée) a diminué de 23 %. Au total 76 % des participants ne surconsommaient plus de médicaments à 18 mois et 42 % n’avaient plus de céphalées chroniques. Les informations auxquelles aspirent les patients qui présentent des céphalées par surconsommation médicamenteuse pourraient être dispensées systématiquement par le médecin traitant car elles semblent exercer un effet bénéfique sur l’évolution de la pathologie.
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