Publié le 20 déc 2010Lecture 2 min
Comment différencier la démence du Parkinson et la démence à corps de Lewy ?
Laurence Hugonot-Diener
La démence à corps de Lewy (DCL) est une entité nosologique indépendante de la démence survenant dans le cadre d’une maladie de Parkinson (DMP). Mais, actuellement, seule l’évolution de la maladie, c’est-à-dire l’ordre d’apparition des symptômes, permet de distinguer ces deux types de démences.
L’étude des profils cognitifs des patients atteints de DCL et de DMP serait-elle susceptible d’apporter des arguments supplémentaires en faveur de l’une ou l’autre de ces affections ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre une équipe de Tours en s’appuyant sur une revue de la littérature. Il en ressort que l’évaluation neuropsychologique ne permet pas de faire la différence entre ces deux entités, et ce d’autant moins que la démence est avancée. Le bilan neuropsychologique contribue à poser le diagnostic de démence et à en évaluer la sévérité, mais ne permet pas le diagnostic différentiel. K. Mondon a toutefois souligné que certains résultats (à confirmer) ont retrouvé des différences dans les champs cognitifs restreints (mémoire de reconnaissance visuelle par exemple). En particulier, l’étude d’Aarsland (1) a montré que les patients ayant une DCL avaient des scores plus bas sur l’échelle de Mattis (test utilisé en cas de syndrome dysexécutif au premier plan) comparativement aux patients DMP pour un même score au Mini Mental State. Les patients ayant une DCL présenteraient également plus d’hallucinations paranoïdes que les sujets parkinsoniens. Au total, il n’est pas possible actuellement de différencier la DCL et la DMP en se basant sur les profils cognitifs. Cette approche n’est d’ailleurs guère plus performante quand il s’agit de distinguer les sujets ayant une DCL et une maladie d’Alzheimer (MA). En effet, une proportion non négligeable de patients atteints de DLC (ou de DMP) ont des profils cognitifs de type corticaux évoquant une MA alors que classiquement la distinction DCL/MA repose sur la présence d’une double dissociation avec, dans la DCL, une préservation relative de la dénomination, du rappel à court et moyen terme, comme de la reconnaissance, qui contraste avec l’altération de la fluence verbale, de la perception visuelle et des performances visuospatiales.
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