Publié le 02 déc 2009Lecture 2 min
Maladies neuro-dégénératives chroniques : impact des infections systémiques sur la microglie
Dr Odile Biechler
Dans le cerveau sain, le phénotype des cellules résidentes de la microglie est réprimé par différents facteurs, comme certaines cytokines (facteur de croissance TGF) ou des molécules présentes à la surface des neurones et qui interagissent avec les récepteurs microgliaux. Une activation microgliale, caractérisée par des modifications morphologiques et fonctionnelles, a été mise en évidence dans les cerveaux de patients présentant une maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
Pour explorer le rôle potentiel de ces cellules immunitaires innées dans les maladies neuro-dégénératives chroniques, un modèle murin de maladie à prions a été étudié : une protéine de conformation anormale s’accumule dans le cerveau et ces dépôts sont associés à l’apparition de troubles du comportement et d’une dégénérescence progressive des synapses et des neurones qui aboutit à la mort des animaux. Ce modèle animal présente d’importantes similitudes avec la maladie d’Alzheimer. Dès les premiers troubles du comportement de la souris, il existait une perte significative de synapses et une activation de la microglie et des astrocytes mais avec augmentation de la synthèse de cytokines anti-inflammatoires. Ce phénotype anti-inflammatoire contrastait avec les constatations post-mortem dans le tissu cérébral des patients atteints d’une maladie d’Alzheimer. Pour vérifier si les différences de réponse immune innée entre les cerveaux des souris malades et des patients étaient en relation avec la fréquence des décès par infection systémique dans la maladie d’Alzheimer, une toxine systémique a été administrée aux souris présentant une maladie à prions : le profil des cytokines est passé d’un type anti-inflammatoire à un type pro-inflammatoire. Parallèlement la dégénérescence neuronale et la progression de la maladie ont été accélérées. La survenue d’infections systémiques pourrait impacter l’évolution des maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Une étude portant sur 300 patients suivis pendant une période de 6 mois a montré une association entre infections systémiques, augmentation du nombre de problèmes comportementaux et accélération du déclin cognitif. Ces données sont en faveur d’une action des états inflammatoires ou infectieux systémiques sur la vitesse de progression de différentes pathologies neuro-dégénératives, par le biais d’une modification du phénotype de la microglie dans le cerveau malade.
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