Publié le 03 fév 2009Lecture 3 min
Promouvoir l’activité physique en cas de risque génétique de maladie d’Alzheimer
Dr Odile Biechler
L’exercice physique est associé à une diminution du risque de démence et à une amélioration des fonctions exécutives. Mais quel est l’impact de l’activité physique sur les fonctions corticales des sujets porteurs de l’allèle E4 de l’apolipoprotéine E, facteur de risque génétique connu de la maladie d’Alzheimer présent chez 20 à 25 % de la population ?
Une étude précédente avait montré une diminution de l’activité du lobe temporal en magnéto-encéphalographie au cours de la tâche de Sternberg (évaluant la mémoire de travail) chez les porteurs sédentaires de cet allèle, par rapport à ceux qui étaient physiquement actifs. Une équipe californienne a complété cette exploration à l’aide d’une TEP-FDG (Tomographie par Emission de Positons au fluoro-désoxy-glucose) pour étudier le métabolisme glucidique au repos et pendant la réalisation du test de mémoire de travail visuel chez ces sujets génétiquement prédisposés. Les 9 participantes avaient entre 48 et 62 ans, leurs fonctions cognitives étaient conservées (MMSE > 27) et elles n’étaient pas dépressives. Une première TEP-FDG a été effectuée au repos les yeux ouverts dans une chambre peu éclairée, la seconde a été effectuée un autre jour pendant la réalisation du test de Sternberg. Au repos il n’y avait pas de corrélation entre le niveau d’activité physique et le métabolisme glucidique cérébral. Au cours du test de mémoire de travail il n’y avait pas non plus de corrélation entre niveau d’activité physique et performance, mais le niveau de capacité physique apparaissait lié au métabolisme glucidique cérébral : les patientes sédentaires avaient un métabolisme glucidique moins actif dans la région temporale inférieure gauche (BA20) que celles qui étaient en bonne forme physique. Ces résultats sont concordants avec les données de l’étude magnéto-encéphalographique et suggèrent l’existence d’une diminution infra-clinique de l’activation corticale de la voie visuelle ventrale (occipito-temporale) lors de la reconnaissance des formes chez les porteurs sédentaires de l’allèle E4, tandis que l’activation est maintenue chez les porteurs du même allèle en bonne forme physique. Les participantes avec une faible activité physique présentaient aussi une augmentation du métabolisme glucidique dans la région frontale médiane (BA6) bilatérale et dans le gyrus frontal supérieur droit (BA8), ce qui pourrait correspondre à une activité compensatrice de l’hypo-activation de la région temporale inférieure. Un argument supplémentaire en faveur de la pratique d’une activité physique, qui semble exercer un effet protecteur contre les modifications du fonctionnement cérébral associées à la présence de l’allèle E4 de l’apolipoprotéine E.
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